Pourquoi miser ?



J'inaugure ici une série d'articles qui se veulent plus techniques qu'un simple billet. Le but n'étant pas de réinventer la poudre ou d'élaborer des concepts persos à partir de ce qui existe déjà. Le but est plutôt de réaliser une synthèse des sources que j'ai eu l'occasion de consulter, que ce soit sous forme de livres, d'articles de presse, de commentaires lus sur des blogs, vus en vidéo etc. , ainsi que de mes réflexions personnelles sur ces sujets et autres discussions avec des passionnés. Cela devrait me permettre d'avoir sous la main une sorte de référant sur lequel je pourrai revenir régulièrement. Et peut être constater l'évolution soit des théories liées au poker qui pour certaines évoluent depuis un petit moment et n'en ont certainement pas fini, soit même de voir l'évolution de ma propre approche de ces aspects techniques. Soit par élaboration ou maturation personelle, soit par assimilation de concepts parfois longs à intégrer totalement. Et peut être qu'il ressortira de tout ça quelque chose d'original, qui sait ?

Je commence cette série par une question qui est tout de même la base du jeu, mis à part la sélection de mains mais ce n'est pas selon moi le point le plus compliqué à assimiler, même s'il y aurait pas mal de choses à dire sur le sujet ; je préfère pour un premier article me pencher sur les notions de mises. Car une fois votre main sélectionnée et votre volonté de jouer prise, l'élément qui reviendra le plus souvent et qui fera toute la différence à terme au sujet de la qualité et de la rentabilité de votre jeu, est bel et bien la manière dont vous allez miser. Et surtout les raisons pour lesquelles vous le faite. Nous avons sur l'ensemble du coup l'occasion de miser (payer, ourvrir, relancer...) quatre fois sur tout le déroulé du coup, c'est dire aussi qu'il nous est donné l'occasion de bien ou de mal jouer quatre fois de suite sur un coup joué lorsque nous allons jusqu'au bout. Une sélection de main ne se fait qu'une seule fois par coup. Donc penchons nous sur les mises et leurs mécanismes

Il existe trois raisons de miser sur un coup, pas une de plus. La première est motivée par l'envie de rentabiliser une main forte. Ou que vous estimez forte. Vous êtes devant et vous en voulez pour votre argent. La seconde a pour but de faire passer des mains qui pourraient vous battre en étant à ce moment du coup favorites (gros tirages) ou qui vous battent déjà mais qui ne sont pas assez fortes pour supporter une action soutenue. Des mains qui s'essouflent en quelque sorte. Enfin la troisième raison de miser doit vous permettre de récupérer l'argent mort au pot. Adopter les orphelins comme on peut lire sur certains articles. On peut aussi lire ici ou là : le premier qui mise remportera le pot. Ca donne une bonne idée de la chose.  Mais reprenons chacun de ces éléments plus en détail.

Petite précision préalable : j'aborde ici le sujet sous un angle jeu cash game. Pour le jeu de tournois (SnG ou MTT) l'approche peut être différente ne serais-ce que du fait de notions telles que l'ICM, le facteur bulle etc. Au cash game l'approche est presque simplifiée. Mais du coup elle prend une importance plus grande car c'est là que se fera la différence, sur le long terme, entre bon joueur et joueur excellent. Et ça peut faire une sacrée différence au niveau de la masse financière. De plus au cash game la valeur des jetons est linéaire, donc plus on en prend mieux c'est. Ce n'est pas tout à fait la même logique en tournois où un jeton perdu vaut plus qu'un jeton gagné. Ceci étant précisé, passons aux explications.



1) Miser pour valeur :

Le but de cette mise est de placer de l'argent au pot lorsque vous estimez être devant. Il est normal alors de vouloir valoriser sa main. Ce n'est pas si souvent que nous touchons une bonne main, ou que nous rencontrons un flop favorable, donc lorsque ça arrive autant rentabiliser le mieux possible notre bonne fortune. La mise et sa calibration prennent donc ici toute leur importance. Il ne s'agit pas de miser trop peu, ni de miser trop. Trop peu et sur le long terme, même si nous ne prenons pas de risques considérables, nous perdrons de l'argent par cumul de manques à gagner. C'est l'erreur la pus délicate à relever car comme souvent nous gagnerons de l'argent nous ne remettrons que rarement nos compétences techniques en balance à ce niveau là. Pourquoi se fustiger si l'on a réussi à prendre un coup à 50$ au lieu d'en remporter 60$ en tout si nous avions mieux calibré nos mises ? Il est aussi assez rares qu'un joueur analyse ses coups gagnants après sa session pour voir où il a râté de l'argent et comment il aurait pu mieux jouer son coup. Disons qu'il est surtout difficile d'être critique à ce sujet. Le joueur préfèrera souvent se pencher sur les coups perdus pour éviter de recommencer à l'avenir les mêmes erreurs, ces coups mal joués étant facilement identifiables du fait même de leurs résultats bruts. Pourtant une mauvaise calibration de mise devrait être rangée dans la cathégorie des coups manqués (voir mal joués) même si au final ce coup nous a rapporté de l'argent. Pas facile à repérer donc.

L'autre notion importante est de ne pas trop miser. Comme on peut le voir trop souvent sur les tables, où un joueur semble juste vouloir arracher le coup tôt dans le déroulement de la main alors qu'il est, semble-t-il, largement devant. Comme s'il a juste peur des mauvais coups, d'une river assassine, d'un one-outer qui pointe le bout de son nez. Autant dire que cette attitude du "je ne veux pas être payé" ou "seul me paiera ce qui est devant" coûte énormément d'argent sur le long terme. Retirez-vous de l'idée qu'un monstre habite sous votre lit, ou arrêtez pour un temps de jouer au NLH cash game, le temps de règler ce petit soucis psychologique. Notez que l'on peut être dans cette optique là un jour et pas le jour suivant. Alors lorsque ça vous arrive prenez juste un peu de temps pour vous changer les idées, il n'est certainement pas bon pour vous de jouer aujourd'hui. Si vous ne pouvez amener tous les jetons en jeu au milieu de la table (les votres et ceux de l'adversaire, pas seulement les votres en un all in provoquant qui a pour but secret de voir l'autre jeter ses cartes à la défausse), alors que vous avez la meilleure main, et ce même si ce n'est que pour une confrontation 60/40 ou un peu moins bien, alors c'est peut être bien la philosophie de jeu tout entière qui est à revoir avant de continuer à jouer. Seule la stratégie de jeu que vous pouvez avoir mis en place (mais c'est alors un acte réfléchi) peut éventuellement modifier cela. Dans un désir par exemple de réduire la variance. Mais nous reviendrons certainement là dessus un peu plus tard.

Quand vous êtes devant, vous voulez être payé par moins bien, vous ne voulez pas faire fuir votre client. Voilà bien la notion la plus évidente qui soit, pourtant c'est sans doute la moins bien appliquée par les joueurs débutants ou peu solides (quelle qu'en soit la raison). Et attendre d'avoir les nuts pour s'impliquer fortement dans un coup ne se produit pas assez souvent pour que ce soit une attitude rentable au poker. Donc changez vos habitudes de suite si vous êtes dans ce cas. Vous ne pourrez pas être un joueur gagnant au poker en ne jouant que les coups assurés.


2) Miser pour faire folder ce qui nous bat :

Autant miser pour faire folder ce que l'on bat avec notre main A CE MOMENT LA du coup (j'insiste sur cette dernière notion, nous y reviendrons plus tard) est une erreur certaine en terme de rentabilité sur le long terme, autant faire folder une main qui nous bat est plutôt une excellente opération. L'idée est que si vous n'avez pas la main la plus forte à un moment du coup, vous pouvez peut être la représenter et dissuader un joueur avec une meilleure main que la votre de poursuivre le coup. Vous transformez ainsi une main à valeur négative en une main qui rapporte beaucoup dans la mesure ou vous l'inversez totalement (ou comment transformer le vil plomb en or !).

Pour réussir cette délicate alchimie il faut qu'un certain nombre d'éléments soient réunis.

Premièrement vous savez que votre main est derrière. Cette notion est importante car trop souvent on voit une main légitime tournée en bluff. C'est dangereux car d'une part vous pouvez vous couper d'une part importante de value en jouant ainsi (puisqu'alors votre but est de faire folder la main adverse car vous pensez être derrière) alors que vous auriez peut être pu prendre un peu plus de valeur à votre adversaire en la jouant de manière différente. D'autre part vous pouvez très bien vous faire éjecter du coup par une main inférieur à la votre. On voit ça assez souvent sur la river où un joueur pousse à l'aveuglette une main moyenne mais qui a de la valeur face au range adverse sans trop savoir s'il est devant ou derrière, et là dessus Vilain lui revient dessus en raise. Pour value ? En bluff ?. La décision devient difficile pour nous. Lorsqu'on décide de folder, on a perdu énormément de valeur car parfois Vilain était derrière, et on a ausi perdu l'occasion de le laisser bluffer avec une main moins bien que la notre en checkant par exemple. Mal joué donc. Si on paye et que vilain bluffait, tant mieux me direz-vous, mais c'est tout de même mal joué car si on ne sait pas où on se situe ici alors parfois on se fera prendre et on perdra gros le plus souvent.
Si on dispose d'une main avec un minimum de valeur et/ou une equité intéressante en prenant une acrte gratuite, autant ne pas courir le risque de se faire jeter ou over player en tournant sa main en bluff. Le semi bluff sur des tirages outsider (avec moins de 50% de chance de toucher sur les deux prochaines streets) devrait rester une possibilité de varier son jeu, pas une règle. Ou alors il faut en accepter la variance. Et peut être se concentrer sur ses tirages les plus forts potentiellement (éviter les tirages par le bas ou possiblement non max).

Le second élément à prendre en compte est le profil du joueur adverse. Est-il solide ? Débutant ? Maniac ? Passif ? Le profiling aura ici une importance essentielle. Si vous ne pouvez faire sortir ce jouer d'un coup, alors oubliez donc cette ligne de jeu. Il y a bien des façons différentes de jouer une main. Un bluff n'est sans doute pas la manière la plus rentable de faire lorsqu'on ne dispose pas de suffisament d'infos sur les opposants impliqués dans le coup.

Enfin le troisième élément concerne le meta-game (il s'agit donc plus d'un ensemble d'éléments que d'un paramètre en particulier). L'historique à la table, le rythme actuel de la partie, votre image, celles des adversaires.... Cela peut considérablement compliquer les choses. Si nous devions établir quelques règles à ce sujet celà pourrait se résumer à quelques points fondamentaux : sur des parties faibles, il convient d'accorder moins d'importance à ces éléments sauf au sujet des joueurs clairement identifiés comme expérimentés. Plus la table est expérimentée, plus ces éléments sont à prendre en compte. Et enfin, moins vous en savez à ce sujet là sur une table de bon niveau, moins vous devriez vous amuser à prendre cette ligne de jeu. Sauf si cela fait partie intégrante de votre stratégie de début de partie, auquel cas vous savez de toute façon ce que vous êtes en train de faire  Sur des tables faibles, un jeu direct sur le joueur en ne considérant que les paterns adverses semble convenir. Ne cherchez pas à savoir ce que peut penser votre adversaire à votre sujet lorsque vous allez faire un move. Souvent il ne pense rien à votre sujet, ou il pense de travers mais alors on sort du meta game pour entrer dans son patern de jeu brut. Vaste sujet que ce dernier point, sur lequel je pense faire un prochain article dans une futur rubrique "psycho".


3) Miser pour prendre l'argent dont personne ne semble vouloir :

Enfin la dernière raison valable de miser est de prendre l'argent au pot alors qu'aucun adversaire ne semble intéressé pour le revendiquer. Dans ces cas là votre main n'a pas de valeur particulière (show down value), vous savez de manière a peu prés certaine qu'en allant à l'abattage vous n'avez aucune chance d'être devant. Vous tenez pour à peu prés certain que le ou les adversaires en lice ne font pas montre d'un grand intéret pour ce qui est en train de se passer sur le coup. Alors une mise remportera souvent le pot. Il suffit de miser peu et donc de prendre le minimum de risques pour un gain qui sur le long terme peut être substantiel. Et si on vous revient dessus, alors le fold est facile. On peut placer dans cette catégorie de mise les CBet au flop, bien qu'assez souvent on fera aussi un CBet avec une main non dénuée de valeur. Mais cela reste assez proche dans le but recherché : remporter le coup de suite avec une mise raisonnable en partant du principe qu'en face il n'y a pas grand chose, ou que le flop est râté.



Voilà pour cette remise au point de ce qui motive une mise. Tous les moves et/ou patern de jeu seront des dérivés ou des stratégies plus ou moins élaborées liées à la recherche d'un de ces résultats : miser pour prendre plus d'argent avec la meilleure main, faire folder une main meilleure que la sienne et donc gagner de l'argent sur le dos de l'autre, prendre l'argent au pot et dont personne ne veut.

Tous les concepts tels que "miser pour protection",  "miser pour info" ou "miser pour faire payer les tirages" ne sont que des conséquences des trois premiers points, ils ne sont en aucun cas une justification à une mise. Par exemple lorsque vous misez sur un board à tirage avec une over paire, vous le faites car vous pensez à ce moment là être devant votre adversaire et ce faisant vous protégez votre main car s'il décide de payer votre mise pour tenter son tirage vous lui faites payer un prix qui doit avoir une cote en sa défaveur. Et c'est sur ce dernier point qu'il convient d'insister particulièrement.



Miser pour value contre un tirage :

Si vous misez sur un flop riche en tirage et que vous avez en main quelque chose comme une over paire, une top paire top kicker, une double paire voir un brelan (cas particulier car un brelan est lui même un assez bon tirage vers un full et donc souvent les nuts) et qu'en fonction de la connaissance de votre adversaire et de son range de mains vous considérez que vous êtes devant au flop ALORS vous devez miser la plupart du temps. Cette mise à pour but d'attirer de l'argent au pot (et je dis bien attirer plus d'argent) de manière à ce qu'il soit offert une cote financière défavorable (mais payable) par l'adversaire. Vous avez la meilleure main. Vous voulez prendre de l'argent en plus car statistiquement vous savez que votre main sera encore la plus forte à la prochaine street, et encore probablement sur la dernière street. Votre but au flop ne dois pas être de miser suffisament fort pour que votre adversaire fold la plus mauvaise main. Ce serait contre productif et vous êtes assuré de la bankrout (ou au mieux de gains marginaux) sur le long terme en jouant comme ça. Car si vous ne vous débrouillez pas pour gagner de l'argent avec vos bonnes mains, comment allez-vous vous débrouiller pour en gagner facilement avec les mauvaises ?



Par contre vous devez calibrer votre mise de manière à rendre la cote du pot en défaveur de l'adversaire de sorte que s'il paye régulièrement ce genre de mise, il y perdra de l'argent sur un nombre suffisament répété de situations du même type. Votre but au poker rappelez-vous est de commettre le minimum d'erreur possible tout en forçant votre adversaire à en commettre le plus possible. Lui offrir une cote qu'il est prêt à payer mais qui financièrement est défavorable pour lui sur le long terme est une manière de le pousser à la faute. Donc oubliez les overs bet pour chasser les tirages du coup (sauf si c'est selon vous le meilleur moyen d'obtenir de l'action chez Vilain) et concentrez-vous plutôt sur la manière la plus efficace d'obtenir encore des jetons de sa part et donc de le garder en jeu avec son tirage qui le place underdog (outsider) vis à vis de vous.

On peut ici ajouter des notions stratégique de contrôle de la variance. Pourquoi pas. Et en fonction des adversaires engagés et de l'historique de la partie on peut décider de jouer ces situations de manières différentes (différer le CBet à la turn par exemple, checker pour raise et racourcir le coup etc.). Mais dans l'idée la base de décision reste la même : j'ai A CE MOMENT DU COUP la meilleure main, comment je peux me débrouiller pour prendre le plus de valeur possible sur celle-ci entre maintenant et la river ? Toute autre variation doit alors répondre à une stratégie globale consciente et ne pas juste répondre à une vague crainte de subir un bad beat ou autre coup du sort. Les mauvais coups font partie du poker. Penser les éviter en jouant un jeu peureux, c'est jouer un poker perdant quoi qu'il arrive. Attention cependant à ne pas contrebalancer complètement en ne jouant qu'un poker téméraire et hors contrôle. Ce ne serait certainement pas bien plus rentable sur le long terme.

Seul les tirages les plus forts doivent être abordés avec un peu plus de nuances je crois, ne serais-ce que parceque pour certains dentre eux votre over paire ou votre TPTK ne sont pas favorits au flop. Et donc à ce moment là vous ne ferez pas folder un bon joueur avec un tel tirage en allant lui envoyer votre tapis à la figure pour lui montrer vos muscles. Vous lui faites une livraison d'argent car il aura toujours une cote financière suffisante pour suivre. Dans ce genre de cas précis, différer sur la turn pour casser financièrement la cote sur une seule carte à venir est plus sage. Vous ne perdrez pas plus d'argent si le tirage entre. S'il n'entre pas vous pouvez redevenez favorit et du coup miser devient de nouveau la bonne manière de jouer.



Comment décider de miser ou non ?

Avant toute mise de votre part vous devez impérativement savoir pourquoi vous décidez de miser (une relance, un 3Bet, un 4Bet etc. sont des mises et relèvent de ces mêmes principes fondamentaux).
Soit vous avez la meilleure main et donc miser ou relancer est légitime pour prendre plus d'argent tant que vous êtes devant et faire payer aux autres leurs erreurs (ils pensent eux même être devant mais ils se trompent) ou leurs mauvaises décisions (aller chercher hors cote une main meilleure que la votre). Si vous partez All In pre flop avec la paire d'As vous êtes aux anges bien entendu Pourtant soyez prêt à perdre dans 15% des cas au mieux.
Soit vous n'avez pas la meilleure main mais vous pensez pouvoir faire folder une main meilleure que la votre. Cas des 3Bet et 4Bet light par exemple, des CBet dans une certaine mesure, des move purs sur joueurs, des vols de blinds, et de quelques autres moves plus élaborés.
Soit votre main n'a pas réellement de valeur, mais celle des autres non plus et vous décidez de prendre l'argent du pot, de faire un hold up. Souvent personne n'est dupe, mais c'est vous qui avez dégainé en premier et vous raflez la mise.

A chaque tour de mise vous devez vous situer sur l'un de ces trois axes. Vous pouvez bien entednu vous tromper, mais peu importe. Si vous ne savez pas pourquoi vous misez (ou relancez) alors vous devriez vous abstenir si vous n'ouvrez pas. Si vous êtes en position d'ouverture vous pouvez décider de miser sans savoir forcément trop comment vous vous situez dans la mesure où au poker de nos jours il existe une prime certaine à l'agressivité. Mais plus vous avancez dans la main, moins vous devez penser comme cela et vous devez au contraire jouer de façon plus directe. Donc sur la turn ou la river, si vous ne savez pas où vous en êtes, vous devriez éviter de miser àl'aveuglette. Et dans ce cas vous allez placer finalement votre main dans le cadre de la troisième catégorie de mises : pour rafler le pot, si vous décidez de jouer ainsi et que vous estimez vos chances de réussir au dessus de la cote financière pour tenter el coup.. Si vous rencontrez de la résistance, alors votre main que vous ne saviez pas situer jusqu'ici perd définitivement de sa valeur semble-t-il.

Sur chaque tour de mise vous devez révaluer votre main en fonction de la nouvelle carte et/ou des actions ayant eu lieu lors des tours précédents. Si encore une fois vous vous voyez devant, alors posez vous la question de savoir comment tirer encore plus de valeur du coup. Assez souvent ce sera un jeu direct sur les petites limites, c'est à dire miser tant qu'on est devant et ce sur toutes les streets. Su les limites plus hautes il faudra bien entendu varier le jeu et élaborer des stratégies bien plus complexes. Mais le but sera toujours de se débrouiller pour prendre le maximum.

En dehors de toute certitude de la raison qui vous pousse à miser, vous devriez majoritairement ralentir le coup. Vous ne commettrez que rarement des erreurs en jouant ainsi, du moins ces erreurs vous coûteront bien moins qu'en misant sans trop savoir pourquoi.



Dernier point : on mise sur un range adverse, pas sur une main supposée !

Ce dernier point est essentiel. Ne mettez pas trop vite Vilain sur une main précise, sauf bien entendu si elle est évidente, mais c'est rarement le cas. Préférez le placer sur un range de mains possibles. Plus vous avancez dans le coup plus ce panel de mains doit se retrécire vers une poignée de possibilités. Si vous tentez trop souvent de placer l'adversaire sur une main précise, vous commettrez plus souvent une erreur de lecture ou d'apréciation qu'autre chose. Et ceci vous fera prendre de mauvaises décisions sur le long terme. Ainsi vous serez amené à miser fort car vous savez qu'en face il est battu, alors qu'il a tout de même des mains possibles qui vous battent mais que vous refusez d'envissager. Ou au contraire vous levez le pied car "à sa place" vous ne vous engageriez pas avec une main faible aussi fortement dans un coup, donc il doit vous battre et vous freinez des quatre fers au lieu de tirer le maximum de valeur de votre main actuelle.

Certes en définissant un range vous ne pouvez pas être certain de ce qu'il y a en face et parfois vous perdrez le coup. Mais à l'inverse en définissant de manière trop précise une main probable (car vous ne serez jamais certain si ça ne va pas à l'abattage) vous perdrez toujours de l'argent au final sur le coup. Soit parce que vous aurez trop poussé une main qui n'était pas la meilleure main. Soit parce que vous ne pousserez pas une main et vous perdrez alors de la valeur en l'ayant jouée à reculons, voir vous l'aurez tout simplement foldé et du coup inversé sa valeur réelle.

En élargissant à un range de mains possibles, il arrivera aussi assez souvent de faire de la valeur là où on aurait eu du mal à en faire en continuant à jouer trop peureux. Inversement on arrivera aussi à sauver de la valeur là où avant on aurait dispersé des $ en jouant trop confiant.

Là on sort un peu du cadre et ça mériterait sans doute un autre article. Peut être une prochaine fois !
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